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Exister, c’est être perçu et percevoir (Berkeley)

 

La matrice de mes images est elle-même une image : une photographie orpheline, survivante, anonyme. Image générique où s’impriment les vestiges d’une présence qui s’expose à la visibilité. Personne, personnes : preuves et épreuves de la précarité d’un faire image dont je poursuis et renouvelle l’énoncé, le tracé. J’en extrais la trame qui fait émerger la figure, figure subsistante qui insiste à faire sens, trace.

Mon travail s’attache à élargir la brèche de ces restes de sens, à creuser le sillon qui permet d’accéder à l’image pour la faire à la fois mienne et vôtre. Une appropriation qui passe par une mise à l’épreuve de l’image générique dans sa matérialité, en la réduisant à son plus simple appareil à la limite de sa disparition : sa trame, sa trace, sa figure résiduelle. 

Extraite du contexte d’origine qui lui conférait un sens particulier, l’image résultante, subsistante, matérialise et manifeste le trouble de son déplacement : elle porte l’empreinte des altérations qui l’ont fait revenir (disparaître pour réapparaître) du lointain au plus proche, du singulier au pluriel, de l’insignifiant au sens figuré, figurant.

 

Les procédés que j’emploie pour  éprouver l’image sont semblables à ceux de la mémoire dans sa représentation résiduelle: ils interrogent la figure flottante d’une humanité qui cherche à subsister à travers ses figures. Figures qui toujours nous précèdent, nous survivent, nous regardent, nous questionnent : " exister, c’est être vu " ? Dans l’attente du regard de l’autre s’ouvrent un espace et  un temps suspendus au regard qui guette le petit oiseau qu’on attend toujours et qui devrait surgir de nulle part.

 

                                                                                    Catherine Rios 2010

 

HUMANITIES

 

«The humanities are academic disciplines that study the human condition»

L’ensemble de cette série , ou «étude», donne à voir la condition humaine à travers la précarité de sa visibilité.

 

  Les images de la  série Humanities sont inspirées de photographies  "irrévélées ": de films qui ont séjourné de nombreuses années à l’intérieur de l’appareil de prise de vue sans avoir été développés. Ces émulsions résurgentes portent les traces de leur séjour prolongé dans la chambre noire de l’oubli:  trace des jours, du jour qui insiste à faire lumière et vient voiler légèrement le support. Le dessin accomplit ici le rôle d’un révélateur qui manifeste et développe cette insistance de la trace.

  Mémoire de l’instantané, du quelconque, du quotidien, une partie de mon travail consiste à rechercher et sélectionner un matériel photographique anonyme. Celui de Humanities provient en grande partie d’archives américaines trouvées sur le web, d’où certains titres empruntés à l’anglais. 

 

                                                                                            C. Rios 2011

Portrait d’un paysage humain

 

Stars, étoiles d’un jour dont nous ne percevons que la trace dans un halo incertain qui nous parvient, nous revient d’ailleurs, du plus lointain au plus proche, dans la lueur insistante de l’autrefois de toujours. Apparaissant ultimement sur un mode disparaissant, ces images survivantes traversent et allient les années d’ombres et les années lumières dans un nouvel éclairage, celui du réverbère de la mémoire, notre plus grande étoile.

 

                                                           C. Rios 2013

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